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A.N.A.F. - Association Neuvième Art France - Edition et découverte d'anciennes bandes dessinées
   

PETITE HISTOIRE DES COMICS DE L'AGE D'OR

Sommaire:
> LES TROIS GRANDS DE L'AGE D'OR DES COMICS
> GENEALOGIE DES GRANDES SERIES AMERICAINES
> LES PRINCIPALES THEMATIQUES
> DEBUT ET FIN DE L'AGE D'OR
> LES PRINCIPALES REVUES DE CETTE EPOQUE


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.LES TROIS GRANDS DE L'AGE D'OR DES COMICS

Dans les années trente, la bande dessinée américaine explose pour la première fois dans le monde entier. On l'appelle la période de l'âge d'or.

En France, des dizaines de nouvelles BD déferlent pendant l'année 34 : les planches comiques qui existaient déjà depuis les années 1900 comme Pim Pam Poum ou la famille Illico, mais surtout de nouvelles histoires d'aventures, au dessin d'un réalisme impressionnant (l'équivalent du grandiose hollywoodien adapté à la BD).

Les trois grands maîtres et leurs héros qui dominent ce réalisme naissant et qui fondent cette suprématie américaine :

- HAROLD FOSTER avec PRINCE VAILLANT

- BURNE HOGARTH avec TARZAN

- ALEX RAYMOND avec FLASH GORDON

On peut aussi évoquer à côté de ce réalisme hollywoodien, un réalisme du noir et blanc plus simple mais pas moins génial avec Milton Caniff (Terry et les Pirates) et Noël Sickles (Bob l'aviateur) qui initient une nouvelle lignée d'aventuriers (dont un des plus célèbre héritier sera Corto Maltese d'Hugo Pratt).

Il faut noter que Hogarth reprend Tarzan en 1937 et ne sera connu qu'après-guerre en France.


Prince Vaillant d'Harold Foster

 


Tarzan d'Hogarth

 


Flash Gordon d'Alex Raymond

Milton Caniff -Terry et les Pirates (appelé les Aventures de François dans sa première édition)

Noël Sickles - Scorchy Smith (ou Bob l'aviateur en français)

 

.GENEALOGIE DES GRANDES SERIES AMERICAINES

Chaque auteur est célèbre pour un héros mais peut hériter d'une série d'un autre, et des lignages de dessinateurs se succèdent avec un héros et passent d'une série à une autre. Parfois des histoires de famille puisque des frères représentent des piliers de l'histoire d'une époque : comme les Frère Young dans les années trente, et les frères Barry dans les années 60 et plus.

Lyman Young dessine Tim Tyler et Chic Young Blondie dans les années 30.
                   

                             
Dan Barry
dessine Flash Gordon...et Sy Barry Le Fantôme dans les années 60.

Hal Foster dessine Tarzan mais il le confie à Hogarth pour s'occuper de Prince Vaillant (et par la suite Tarzan sera repris par Rubimor, Bob Lubbers etc...)

Donc pour TARZAN :
Rex Maxon
Foster
Hogarth
Rubimor
Dan Barry
Bob Lubbers
John Celardo,
Russ Manning
Gil Kane

Joe Kubert

A rajouter quelques occasionnels (peu connus)
Lethi
Cardy
Paul Reinman
William Juhré


Et les plus récents (encore moins connus)
Thomas Yeates
Grey Morrow
Mike Grell
Eric Battle


Alex Raymond et ses héros :
l'Agent secret X-9, Flash Gordon, Jim la Jungle et Rip Kirby, a d'abord été l'assistant des frères Young : Chic Young (Blondie) et Lyman Young (Tim Tyler)
Alex Raymond gagne un concours pour dessiner la première adaptation d'une série noire en BD (Dashiell Hamett a été choisi comme scénariste) l'Agent secret X-9 contre le dominateur (en anglais the Top).
-voir l'album des éditions " Copyright Furturopolis " et son introduction.

l'Agent secret X-9 :
Alex Raymond
Flanders qui dessine aussi King de la police montée,
Fonski,
Bob Lubbers sous le nom de Bob Lewis,
Williamson

Flash Gordon :
Alex Raymond
Austin Briggs
Mac Raboy
Dan Barry


Jim la Jungle :
Alex Raymond
Paul Norris


Rip Kirby :
Alex Raymond (à son retour de la guerre dans le pacifique)
repris par John Prentice



Tarzan de Foster


Tarzan d'Hogarth


Tarzan de Rubimor


Tarzan de Bob Lubbers


Tarzan de John Celardo


Tarzan de Buscema chez Marvel


l'Agent secret X-9
contre le Dominateur
d'Alex Raymond réédité
par Focus (RetroBD)


l'Agent secret X-9
de Bob Lewis (Bob Lubbers)


Jim la Jungle qui apparaît en
page 2 du premier Mickey en 1934

 

.LES PRINCIPALES THEMATIQUES

Après le réalisme, l'autre grand phénomène est celui des super-héros postérieur à Superman, Batman ou ceux investits de pouvoirs comme Mandrake et le Fantôme du Bengale du même auteur Lee Falk.
à noter que BATMAN a été édité en france sous différents noms: en 40 dans "Belles Aventures": Le Justicier, puis en 46 dans "Tarzan": la Chauve-souris et en 47 dans "l'Astucieux": Les Ailes rouges.


Le fantôme du Bengale
par Nolan

(Plus tard, à la fin des années soixante dans Strange, on découvre en France les super-héros de Stan Lee : les quatre Fantastiques, le Surfer d'Argent, Daredevil, Spider Man... qui sont devenus les entités emblématiques les plus communes du comics américain dans la mémoire collective.)

Evidemment, les américains ont privilégié les histoires de western: Lone Ranger, Hopalong Cassidy, Red Ryder, King de la police montée, Zorro, Cisco Kid, Buffalo Bill...

 

La science-fiction avec Buck Rogers, Flash Gordon, Brick Bradford (Clarence Gray, Paul Norris qui fit aussi X-9), Connie (Diane Détective, Cora...) de Charles Godwin..., Terres Jumelles (Twin Earths) après-guerre

Charles Godwin, un pilier avec plusieurs séries :
Connie
La patrouille des Aigles
Rusty Riley

Le réalisme réalistique ancré dans le quotidien avec des séries sentimentales ou familiales qui se veulent des BD pour adultes comme Juliet Jones (Juliette de mon coeur en français, Adorable Marie au Québec) de Stan Drake ou Mary Perkins (On stage) de Leonard Starr, voire Dr Kildare, Gérald Norton (de son vrai nom Judd Saxon) le boxeur Big Ben Bolt...

 

 

 

 



Buffalo Bill


Cisco Kid de l'argentin José Luis Salinas

 


Rusty Riley par Frank Godwin

 

 

Peut-on parler d'une BD avant-gardiste avec les séries comme "Dick Tracy " aux curieux personnages stylisés, " Krazy Cat " aux scénarii récurrents et " Li'l Abner " aux références typiquement américaines difficilement traduisibles (Cavanna s'y est collé en 1971 pour les Editions du Square) ?



Pendant l'Age d'or, Will Eisner se fait connaître avec une histoire de flibuste Hawks of the seas (les Faucons des mers), mais c'est avec le Spirit qu'il étonnera par sa virtuosité (les lumières dans les noirs et blancs, les enchainements cinématographiques des scènes d'action).
Ci-joint sa signature dans le comics book "The spirit" de Kitchen Sink N°23 (1986) lorsque nous l'avons rencontré en 1989 lors du festival BD de Grenoble.

Les bulles (ou phylactères) sont-elles la base de la révolution de l'Age d'or ? Qu'y avait-il avant ? Et quand et comment se termine cet Age d'or ?


Les premières bulles, ou phylactères, arrivent en France en 1924 avec Zig et Puce de Alain St Ogan, qui influence Hergé pour Tintin en 1929, et ne se trouvent qu'avec parcimonie dans l'Epatant (Les Pieds Nickelés et Bibi Fricotin de Forton). Pourtant, les pionniers franco-belges ne font pas école et, à eux deux, ne sauraient enrayer la déferlante américaine. Il faut préciser que Hergé ne dispose pas encore de la couleur (seulement en 1942) ni peut-être d'une large diffusion. Et il semble que les bulles ne s'imposent vraiment aux petits français que plus tard avec Walt Disney et le premier journal illustré de l'Age d'or, le journal de Mickey (1934).
Elles remplacent les textes au-dessous de l'image, mais le sujet est délicat, un texte court et dynamique au-dessous a le même effet qu'une bulle dans l'image (Voir Prince Vaillant).


Dick Tracy


Zig et Puce de St Ogan


Le journal de Mickey
n°1 - 21 octobre 1934

La révolution de l'Age d'or ne tient pas qu'à cette simple composante devenue aujourd'hui la règle et qui existait depuis trente ans aux USA. Les 3 grands, Foster, Hogarth et Raymond n'en utilisaient pas toujours, comme pour ne pas affecter la composition du dessin.
Si la bulle est passé de mode chez ces grands dessinateurs du monde libre des années 40, en France occupée, elle a aussi disparue au même moment (voir le magazine Jumbo de 1943 dans Présentation de l'association).

Prince Vaillant d'Harold Foster

Tarzan par Hogart


Alex Raymond

 

 

.DEBUT ET FIN DE L'AGE D'OR
La première BD : Pim Pam Poum en 1897 ou The Katzenjammer Kids de Dirks (puis Knerr en concurrence) inspirés d'une histoire en images allemande de Wilhelm Busch : Max und Moritz (1865)

Une question qui vient naturellement : Qu'y avait-il avant l'Age d'or ? En effet, les Bandes américaines continuent à s'appeler " comics " alors qu'elles tiennent leur appellation des trente premières années où le réalisme n'existe presque pas, mais il avait tout de même commencé à poindre vers la fin de cette période dans les années 20 avec des séries déjà dotées de phylactères comme Wash Tubbs dessiné par Roy Crane (édité seulement en France par Retro BD de Grenoble, donc tardivement).

                                         
Wash Tubb, la première BD d'aventures à suivre en 1925 avec un petit personnage juvénile, un barbu hirsute, et des signes graphiques qui feront florès : les étoiles pour les coups, les symboles d'énervement autour du visage, le point d'interrogation seul dans une bulle... On ne peut s'empêcher de faire le lien avec la technique et l'univers d'Hergé, bien qu'aucune biographie ne confirme cette éventuelle influence. On cite plutôt Pat Sullivan et Félix le Chat pour les influences américaines d'Hergé.

A partir de 1928, le réalisme naissant se confirme avec Raoul et Gaston (Tim Tyler's luck), Buck Rogers et enfin Tarzan en 1929 (pas encore en France donc).

Une autre question : Comment se termine cette période d'Age d'or ? On évoque souvent la guerre, l'interdiction des productions américaines, les pénuries de papier pour la France, mais il n'en est rien pour l'Amérique qui continue ses séries sans aucune interruption. Dès lors, du côté américain, on peut aussi évoquer le départ de dessinateurs pour la guerre comme la star des stars Alex Raymond, que des disciples pourtant talentueux comme Briggs ne peuvent vraiment remplacer dans la série Flash Gordon. En fait, guerre ou pas guerre, la magie d'une époque ne peut simplement pas durer. La simple évolution des choses fait qu'on ne retrouve pas tout ce qu'on aimait auparavant.


Flash Gordon repris par Briggs (de verre)

A la libération, de nouveaux illustrés pour la jeunesse ramènent en Europe les héros disparus, mais parfois avec de nouveaux dessinateurs, les héros peuvent avoir changé d'emploi :
L'adulé Ray Moore qui dessinait Le fantôme du Bengale est remplacé par Mac Coy que l'on trouve mollasson. Il faut s'habituer à son style.
Raoul et Gaston ne sont plus dans leur univers de jungle et de trafiquants d'ivoire.
Bref, le rêve se délite avec le temps.

En 1949, l'assemblée nationale vote une loi qui censure la bande dessinée : pas de flingues, pas de femmes mais des mains sans pistolet qui font bang bang et des pin-ups rhabillées et en col roulés. De fait, la BD américaine disparaît dans les années 50 et ne reparaît qu'en 1962 avec Mandrake (Voir lettre n°2 du Giff Wiff qui annonce le retour de Mandrake) puis le fantôme. Ramenés en France par les italiens et les éditions Spada. Un envahissement de pockets. Et c'est l'époque d'une reconnaissance intellectuelle de la BD avec le Club de la Bande Dessinée et sa revue Giff Wiff. Mais c'est le début d'un autre Age d'or, celui de la BD franco-belge avec la naissance de Pilote, l'émergence des premiers grands dessinateurs franco-belge après les pionniers comme Pellos, Le Rallic et Giffey et un grand auteur comme Jean-Michel Charlier qui s'entoure des meilleurs : Hubinon, Jijé, Uderzo et le phénoménal Gir...


Le fantôme du Bengale
par Mac Coy


Patrice Ducrocq de Pellos

moment d'émotion en 1970
quand paraît Johnny, journal
de l'âge d'or... pour
malheureusement 7 numéros : cliquez sur l'image pour en savoir plus

 

.LES PRINCIPALES REVUES DE CETTE EPOQUE


Le journal de Mickey
n°103 -4 octobre 1936


Hurrah!
n°94 - 21 mars1937

Robinson
n°69 - 22 aout 1937

Hop-là!!
n°7 - 16 janvier1938

L'Aventureux
n°6 - 12 fevvrier 1938

Paris Jeunes Aventures
n°52 - 5 juin 147

Aventures
n°9

L'Astucieux
n°1 - 14 mai 1947